PRINCIA ITOUA 
/ Par Benoît Lamy de La Chapelle
Texte publié pour la résidence de recherche à Lindre-Basse.

Ne sommes-nous pas tous des migrants ? À partir de quoi devient-on le colon d’un autre ou de quelque chose ?

Se définissant comme un « plasticien griot[1] vivant à l’époque moderne », Princia Itoua construit projet après projet, rencontre après rencontre, une pratique artistique nomade qui interroge les notions de migrant, d’exil, de racisme, de mémoire et d’identité ou encore les mouvements de populations et la valeur des frontières.


PRINCIA ITOUA 
/ Par Julie Crenn
Texte publié pour la 13e Biennale de la Jeune Création de Houilles, Septembre 2020.

l’histoire des plantes traduit l’histoire et le mouvement des hommes.

À travers une pratique pluridisciplinaire, Princia Itoua travaille des axes de recherches au long cours. L’écriture d’une histoire est toujours la base de ses œuvres. Le texte, la typographie, le signe y trouvent une place importante.

Des récits par lesquels il explore la figure de l’étranger, les notions d’immigration, d’intégration, de langue et d’identités.


À LA LUMIERE DU DOUTE
/ Par Fanny Weinquin
Texte publié pour l’exposition À La Lumière du Doute, Juin 2020.

Jonglant constamment entre réalité et fiction, Princia se définit en tant que plasticien griot cherchant à exposer une, son ou ses histoire(s) par des éditions, images et objets axés autour de Kanye, son alter-ego. Le récit de ce jeune sud-africain émigré en France est décliné avec poésie et humour et se met régulièrement à jour en fonction des déambulations et rencontres de l'artiste ou du contexte d'actualité. Les chaises, la table, les crosses de jeu, le livre et l'album de photo de famille imaginaire invitent à prendre part à une quête d'identité et de mémoire.


PRINCIA ITOUA [CONVERSATION]
/ Par Ninon Duhamel
Texte publié sur le site de Ninon Duhamel, Avril 2020.

Le griot, c’est aussi pour moi la figure de l’errant et de l’exilé – une personne sans demeure, en recherche « d’un ailleurs ».
— Princia Itoua, Conversation avec Ninon Duhamel. Avril 2020

Princia Itoua est un plasticien-griot. À partir de son histoire personnelle, le jeune artiste invente des récits, à mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie. À l’image des contes enchâssés des Mille et Unes Nuits, ses œuvres protéiformes sont reliées entre elles comme les branches d’un même arbre. De l’écriture à la performance, en passant par l’édition, la typographie, la photographie et la sculpture, il explore le potentiel narratif d’un large panel de médias et de matériaux. Nourri de ses rencontres et de ses déambulations dans le paysage, urbain et rural, son travail touche des problématiques actuelles : la migration, l’exil, le racisme, les notions de mémoire et d’identité sont autant de sujets qu’il aborde, avec humour et poésie. Diplômé de l’École supérieure d’art de Lorraine (Metz) en 2017, Princia Itoua a notamment participé au Salon de Montrouge (2018) et à l’exposition collective « Lignes de vies – une exposition de légendes » au MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (2019). À la rentrée 2020, son travail sera présenté à la Biennale de la Jeune Création à La Graineterie, centre d’art contemporain de Houilles.


EXOTE PAYSITANT
/ Par Sarah Ihler-Meyer
Texte publié pour la résidence aux Ateliers Médicis 2019.

Qu’est-ce qu’un « exote » ?
Un « voyageur-né », « qui arrive à revenir à soi après avoir traversé le divers »...

Plasticien-griot selon ses propres termes, Princia Itoua est le conteur d’une figure dominante du monde actuel : celle de l’exilé, de l’immigré et de l’errant urbain. Une figure qu’il connaît intimement, étant né au Congo-Brazzaville et arrivé en France à l’âge de dix-neuf ans. Comprise comme condition du sujet contemporain, il conjugue cette expérience personnelle au pluriel et la traduit sous forme d’éditions, de sculptures et de performances au grès de ses rencontres et de contextes spécifiques.
Le passage au pluriel a commencé avec Kanye: une nuit d’hiver (2016-2017), un livre narrant l’histoire de Kanye Mendel, un jeune garçon ayant fuit l’apartheid en Afrique du Sud pour s’installer en France
en 1985. Alter-ego inventé par l’artiste, avec lequel il cosigne la plupart de ses œuvres, Kanye lui permet d’entrelacer sa propre trajectoire avec celles de personnes aux destins non-similaires mais apparentés, que l’on pourrait qualifier, en reprenant un terme de Victor Segalen (1878-1919), d’«exotes ».


SE RÉAPPROPRIER
LA FICTION
/ Par Pedro Morais
Texte publié dans le Quotidien de l’Art N°1724
Jeudi 16 mai 2019

l’acte de laisser partir quelqu’un afin de trouver un ailleurs meilleur

Quand le philosophe camerounais Achille Mbembe considère que l’identité n’est pas essentielle, lui opposant une « éthique du passant », il n’élude pas que cette mobilité est souvent contrainte par la survie. La mère de l’artiste Princia Itoua lui disait, au Congo- Brazzaville où il est né : « Va voir tomber la neige ». Il transformera cette injonction, avec la violence qui lui est sous-jacente, en performance initiatique capable d’exorciser à la fois la quête d’un eldorado inexistant et « l’acte de laisser partir quelqu’un afin de trouver un ailleurs meilleur ». L’artiste de 29 ans semble avoir suivi le conseil de Mbembe […]


SALON DE MONTROUGE 2018
/ Par Claire Moulène
Texte publié pour le 63e salon de Montrouge

Depuis quelques années Princia Itoua Dickelet vit dans la peau d’un autre.
Avec son patronyme de star, Kanye Mendel est un personnage fictif dont ce jeune diplômé de l’école d’art de Metz relate les aventures dans un pavé intitulé Kanye : une nuit d’hiver et une performance au titre poétique Vas, voir tomber la neige. Cette injonction feutrée, c’est la mère de l’artiste, originaire du Congo Brazzaville, qui lui souffla à l’aune de ses dix-neuf ans […]