Identité culturelle

La mer

La mer, elle me disait qu’elle entretenait l’amour. Je la regardais, un peu dubitatif. Moi je viens d’outre-mer, mais je suis arrivé Par les airs, par avion, et je me suis posé.

Je m’interrogeais sur ce qu’est la mer, en fait, Sa nature, ses desseins, si elle en possédait. Lieu inconnu, sauvage, elle est ce territoire Où tant de gens se déplacent, cherchant à s'émouvoir.

Chaque fois que je zappe à la télévision, Je vois des familles brisées par l’émotion, La mer est un danger, une traite moderne, Une vente d’esclaves, une histoire qui nous cerne.

Et quand je pense à la mer, c’est à la Méditerranée, Elle disait « La Méditerranée est sale, je préfère l’océan ». Oui, il y a beaucoup de choses sous cette mer, des secrets, Parler de la mer, ce lien invisible, ce thème récurrent.

Cet été, je suis retourné à Nantes, pour revoir Cette ville étrange, semblable à Bordeaux par son histoire. Nantes et Bordeaux, au passé lourd de traite, Pour avancer, il faut des mémoriaux en tête.

La mémoire de ceux qui y passèrent, enfermés, Dans les cales étroites, longtemps sur la mer ballotés. Mais à Nantes, personne ne se souvient de ces âmes, Leurs souvenirs effacés, comme une vieille flamme.

La mer est aussi l’histoire d’une liberté perdue, D’une identité nouvelle, d’une terre inconnue. Si l’été était éternel, l’hiver invisible, Ces gens auraient pu rester, mais c’est impensable.

Ils vécurent des conditions, personne ne témoigne, Arrachés de leurs foyers, emportés par la mer. Ils n’ont jamais oublié ce qu’ils laissèrent derrière, Ce qui les attendait devant, les rendait sans repère.

La mer, le plus grand des états sans contrôle, Où toute trace s’efface, où le corps devient sol. Ces gens qui arrivent en Europe, fuyant leur sort, Changements climatiques, déserts, déforestations fortes.

La mer entretient-elle vraiment l’amour ou bien la haine? Vers où mène-t-elle ces âmes en peine?